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Comment méditer?

La plupart des techniques de méditation sont “volontaristes”. Elles impliquent de faire quelque chose, de penser à quelque chose, ou au contraire de ne pas penser, d’imaginer ou pas, de visualiser, de respirer d’une certaine manière… Il en va de même pour la prière… parler, demander, se plaindre…

La vie n’est pas un kit de bricolage.

Comment avons-nous été conçus, créés et développés ? Avons-nous eu besoin de “participer”, de contrôler quelque chose ? La Création ne nous a pas donné un corps en kit à assembler par nous-mêmes. Le Créateur ne nous a pas dit : “Voici une boîte de cellules, débrouillez-vous”. Ce cœur, ces organes, ces muscles, ces os… nous aurions eu du mal à construire tout ça à partir de rien…

Nous avons plus ou moins compris comment assembler un spermatozoïde et un ovule, mais que se passe-t-il ensuite ? Nous ne le savons toujours pas et nous ne sommes pas près de le découvrir. D’autre part, une fois que nous avons enfin réussi à atterrir sur ce plan de la vie, nous pensons être autonomes et capables d’affirmer des vérités sur notre propre identité et sur la vie… Nous pensons pouvoir répondre facilement à la question du “Qui suis-je ? »

Mais la vie ne se limite pas à une carte d’identité, à une histoire, une famille, une profession, ou un ensemble d’ambitions… Tout cela n’est qu’un passeport, un permis de conduire… Lorsque nous entrons et sortons de ce “plan de vie”, nous n’avons pas d’autre alternative que de “laisser faire”… Le seul choix que nous ayons est d’accepter ce qui nous arrive…

Nous avons créé beaucoup de noms pour décrire ce Pouvoir Créatif dont tout nous échappe. Comme s’il fallait à tout prix nommer le “mystère de la vie”. Nous avons essayé de nous l’approprier en lui donnant un nom, et nous n’avons fait que nous couper de lui. Nous avons créé une distance en abandonnant la confiance absolue et le lâcher-prise qui étaient nos paramètres de vie initiaux.

Il n’y a pas de supériorité à être humain.

En croyant nous libérer du poids de la matière par la supériorité de notre esprit, nous avons créé la plus lourde des servitudes : la responsabilité. Nous ne nous rendons même pas compte que nous ne sommes responsables ni du processus de création d’un être vivant, ni de sa dissolution… Alors pourquoi ne pas accepter de faire comme les autres règnes de la nature ? Minéraux, plantes, animaux… Ils SONT tout simplement. Et c’est toujours très réussi. Un volcan n’a besoin de rien d’autre que d’incarner sa puissance naturelle et un grain de blé a tout ce qu’il faut pour produire un épi. Il ne manque ni de terre, ni de sels minéraux, ni d’eau, ni de soleil, ni même de temps…

En revanche, les humains ont presque toujours l’impression qu’il manque quelque chose pour devenir davantage ce qu’ils pensent devoir être. Pour l’obtenir, ils se tournent vers “l’avoir plus”. Mais lorsque le corps décline, ils sont obligés de laisser derrière eux tout ce qu’ils ont réussi à posséder. C’est ainsi qu’ils perdent leur vie à vouloir en résoudre le mystère. La “spiritualité” dans ce domaine est sans doute la plus mauvaise des approches car elle entretient cette illusion.

Lorsque nous « cherchons », nous partons du principe que la force qui nous anime ne fait pas son travail et qu’il est urgent de résoudre de notre côté notre “problème de vie”.  En fait, nous ne pouvons assumer notre identité qu’en nous abandonnant au ” savoir-faire ” interne de la Vie. Le ” lâcher-prise ” total est la plus efficace des techniques de méditation et de prière. Laissant derrière nous les mots, les idées, les significations, il nous suffit de laisser consciemment notre souffle à gérer à la Source de Tout.

Nous sommes le cœur du mystère.

L’identité du Soi ne peut ni ne doit être trouvée ; il est et restera impossible de la comprendre parce que nous incarnons cette identité. Nous sommes capables de voir le reflet de notre apparence dans un miroir, mais nous ne serons jamais capables d’y voir le reflet de notre véritable Soi.

Décrire arbitrairement la composition chimique d’une rivière ne permet pas de percer le secret du flux qui l’anime, et encore moins de trouver la nature de sa source. Croire se comprendre est une illusion, et les illusions sont incapables de transporter le moindre atome d’un point à un autre… Mais les rivières qui irriguent nos corps savent instinctivement où elles doivent aller pour nous maintenir en état de marche.

Arrêtons cette frénésie de vouloir tout faire et tout contrôler. Cessons même de parler. Laissons le monde se faire tout seul sans même rêver de le contrôler. C’est la clé de la plus simple des méditations : ne rien toucher, ne rien contrôler et écouter sans intervenir le souffle qui anime ce que nous incarnons : c’est l’identité de soi…

Alors peut-être pourrons-nous enfin vivre de tout notre être le cœur du mystère de ce que nous sommes et l’incarner, naturellement…

Plutôt que de chercher à comprendre la vie sans discernement, écoutons son silence. Il nous révélera que nous n’avons besoin de rien d’autre que d’être ce que nous sommes pour nous sentir en harmonie avec l’ensemble de la Création.

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