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La conscience de l’Unité

Nous souffrons d’une fâcheuse limitation qui implique que ce que nous nous représentons le plus naturellement, c’est quelque chose qui ressemble à ce que nous pensons être nous-mêmes. C’est la raison pour laquelle dans les films de science fiction ou d’horreur, nos créations ont presque toujours une bouche, des yeux et quelque chose qui leur sert à entendre, ce sont toujours des “sous humains”. De même, lorsque des ingénieurs imaginent un robot évolué, ils lui donnent naturellement une forme qui se rapproche de la nôtre.

C’est la disparition de l’animisme qui en imposant l’idée de Dieu unique a implanté cette limitation dans notre subconscient. Avant cela, tout dans la nature était considéré comme sacré. La vie du Divin et des hommes n’étaient pas séparées par une frontière.Chaque élément de la nature était sacré et divinisé, du grain de sable aux lointaines constellations.

Les arbres, le moindre brin d’herbe, les rochers, les cours d’eau, les montagnes, les animaux de l’air, de la mer et de terre, tout ce qui existait était considéré comme parcelle de l’âme universelle . Le célèbre « Manitou » était le grand Esprit à la fois féminin et masculin incarné par tout ce qui peuplait la création. Il n’y avait ni animaux utiles, ni animaux inutiles. Tout était porteur d’une “médecine”,c’est à dire d’un rôle magique indispensable à l’ensemble de la Création.

Mais comme le ciel, le vent, la mer, les rivières, les montagnes, les glaciers, les arbres et les laitues n’avaient ni oreilles ni bouche, nous en avons conclu, depuis des générations, que c’était des « choses » et que par conséquent elles ne pouvaient rien dire d’intéressant.

Règle appliquée aussi aux « animaux » qui contrairement aux « choses » étaient animés mais n’avaient pas non plus ce supplément que nous aurions eu le privilège de posséder, cette âme, que nous ne voyons pas mais dont nous sommes si fiers.

On ne peut pas dire que les écologistes et les vegans ont fait avancer les choses depuis puisque c’est surtout à l’homme qu’ils pensent. A la pérennité d’une planète viable pour les écolos et à une bonne conscience pour les vegans qui profitent lâchement du fait que puisque les végétaux n’ont pas de bouche, ils ne peuvent pas crier leur souffrance lorsqu’on les coupe ou qu’on les fait cuire.

Certaines cultures comme celle de la Polynésie qui ont une trame religieuse ancrée dans l’animisme conservent aujourd’hui encore ce sens de « l’unité ». Pour eux, tout est en interdépendance. Inutile pour eux de conceptualiser ce qu’on appelle en occident « la pensée systémique ». Ils savent d’instinct le sens du mot “ensemble” et celui de la “gratitude”. ls ne sont ni vegan ni écologistes mais ils assument aussi la responsabilité et l’avantage de faire partie d’une chaine alimentaire.s Pour cette raison, ils rendent grâces pour chaque parcelle de l’âme universelle qu’ils absorbent, par la bouche, les yeux, les oreilles, le nez ou la peau.

Ils reconnaissent qu’eux aussi appartiennent au tout et qu’un jour il faudra aussi que ce soit notre tour de nourrir d’autres éléments de la vie pour que l’âme universelle puisse continuer de se manifester dans l’harmonie.

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