Le « JE », c’est cette chose vide qui nous accompagne du début jusqu’à la fin. C’est ce qui se reconnaît un jour dans le miroir, qui définira ensuite une image de soi que l’on remplira de qualificatifs auxquels on s’identifiera.
L’image de nous-mêmes sera sculptée comme une statue de marbre par le burin du langage. A coup de « Tu es… » se traceront les formes du « Je suis » qui anticiperont inévitablement sur le « Tu seras ». Nous prendrons toutes ces prophéties pour argent comptant. Notre subconscient où toutes ces définitions de notre être prendront place ne sera capable de produire et reproduire que ce qu’on aura gravé sur l’argile souple de ses tables de la loi.
Notre destin se définit à travers des jugements
Nous apprendrons ainsi pas à pas à marcher sur ce que nous prendrons pour notre chemin. « Tu es maladroit » nous inclinera à la maladresse, être reconnu comme débile ou génial ne demandera même pas de test psychotechnique. Avant de pouvoir mesurer notre QI, l’environnement définira notre destin à coup de jugements prononcés par inattention, colère, de lassitude, stress, difficulté de vivre ou de joindre les deux bouts… Ce processus pourra se reproduire implacablement de génération en génération.
« Tu es ceci…, tu es celà » aura valeur de formule magique. Le destin des êtres se définit à travers le langage qui semble pourtant n’être souvent que « paroles en l’air ».
Aucune parole ne reste sans effet
Aucune parole ne peut être prononcée en l’air lorsqu’on utilise cet outil de pouvoir qu’est le JE. C’est la lettre x de l’équation, une valeur à définir. Le « Tu », le « il » ou le « elle » au pluriel ou au singulier, le nous, le vous… Tous ces pronoms sont des variantes du « JE ». Dire « Ils sont géniaux » définit autant le « Je » que de reconnaître que « Nous ne sommes pas assez doués pour faire des études ». « Tu seras médecin » ne définira pas le même « JE » que « Vous ne ferez jamais rien dans la vie ».
C’est ainsi que l’on peut sacrifier ses enfants où leur préparer un avenir de rêve. Certains ont de la chance parce qu’une gentille fée s’est penchée sur leur berceau. D’autres auront eu la malchance de tomber sur des environnements qui auront fait de leur JE des « gibiers de potence », des « ratés », des délinquants ou des êtres qui vivront leur vie comme une fatalité. En général ils l’accepteront jusqu’à la fin en s’identifiant à l’image qu’on aura construit d’eux à travers le langage.
Lorsqu’on réalise que le « JE » est notre centre et qu’on peut y ajouter ce que l’on veut, on a trouvé le bouton RESET. Un JE vide c’est la clé de toutes les renaissances. Il n’y a pas d’addition capable de nous ressusciter. Il est indispensable de tout soustraire. D’enlever tout ce qui a profané le « rayonnant JE SUIS ».
Vider le JE de toutes ses définitions
Faites le test pour le vérifier. Il est impossible d’ajouter la moindre définition à un « JE » sans le vider de toutes ses définitions. Le « JE » ne supporte ni les écarts de sens ni les contradictions. Il doit être capable de revenir à « Je ne suis rien » pour me permettre de réaliser ce que je veux être. Pas d’autre choix. C’est la force du Ho’oponopono tel qu’il a été modifié par Morrnah. Dans la tradition Hawaïenne l’harmonie est encore là, tout autour. Les pierres, les vagues de la mer, les végétaux, les dauphins, tout dit encore « JE SUIS CE QUE JE SUIS ».
Ce n’est plus le cas chez nous où les références à la tradition et à l’harmonie se sont bien estompées. On ne se met à parler de Bio et d’écologie que lorsqu’on constate qu’on est allé trop loin, que ça commence à brûler sous nos pieds. Cette réaction n’est pas inspirée par un retour au respect des « identités , à la prise de conscience que tout dit « Je suis ce que je suis » et que cela suffit pour imposer le respect.
Nous avons besoin d’un traitement de choc, de quelque chose qui nous permette de faire un véritable reset. Il n’y a pas que les prophètes et certains élus qui sont capables de provoquer une renaissance. Un enseignant, un parent, un médecin, une rencontre fortuite ou un mentor peuvent administrer le philtre magique capable de réveiller les rêveurs de leurs cauchemars d’échec, de maladie et de malchance.
« Vous allez guérir », « Votre fils réussira », « Réagis, fais quelque chose, tu as du talent », « Vous vous en sortirez » … C’est aussi simple que cela et pourtant ces phrases peuvent provoquer la résurrection d’un « être » invalidé par son environnement et par les expériences qui en ont découlé.
C’est dire l’importance de ce « JE » que pointe du doigt la « Prière d’ouverture du Ho’oponopono ». Remettre à zéro cette instance magique, ce centre de pouvoir est le seul objectif de « L’identité de Soi ».
Ce n’est ni par l’addition du verbe aimer, pardonner, remercier, ni par l’envie de s’améliorer qu’on peut atteindre cet état. Il faut passer par une mort symbolique acceptée pour connaître la seule résurrection possible, lorsque que je réussis enfin à reconnaître que « Je suis le JE ».
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