Ikigaï INSTITUT.COM

Méditer et sortir des mémoires

.

Trop de gens prétendent ne pas pouvoir méditer parce qu’ils n’ont pas le temps ou n’éprouvent pas d’intérêt pour cette pratique “spirituelle”. S’ils savaient à quel point leur rentabilité professionnelle, leur quotidien, leur créativité, leur équilibre, voire leur santé et leur sommeil pourraient être améliorés en intégrant cette « routine » à leurs activités, ils se donneraient une chance de découvrir son intérêt.

Méditer n’est ni réservé à la spiritualité, ni une perte de temps ou une activité réservée à des marginaux. C’est une pratique vitale, non confessionnelle qui permet juste de conserver le contact avec soi-même. Ce qui n’est pas superflu dans un monde dans lequel il est de plus en plus difficile de distinguer l’essentiel de ce qui ne l’est pas.

Il existe des centaines de livres sur la méditation et ses bienfaits, ils finissent souvent sur une étagère comme les ouvrages de cuisine dont on n’applique jamais les recettes. Il faut dire qu’en les lisant on a l’impression que la tâche est ardue. Déjà, il faut trier entre les techniques : penser à quelque chose ou ne pas penser, respirer d’abord par la narine droite ou par la gauche, faire rentrer l’énergie par le haut ou par le bas, choisir quel mantra…C’est vrai que ça peut sembler compliqué à première vue…

Les deux mondes? Qu’est-ce que c’est?

Lorsqu’on débute dans la méditation, on peut démarrer « baroque « ; avec autel, encens, bougies, symboles religieux ou bien « minimaliste » avec juste une simple chaise. On peut même commencer debout, n’importe où, dans un parc, au bureau à l’heure de la pause, dans les transports en commun, au milieu du bruit, c’est sans importance…Si on n’a pas le temps on profite de toutes les occasions, même dans une file d’attente…Le tout c’est de se donner une chance de faire un break et de se centrer sur cet espace que l’on est.

Nous sommes des êtres à deux faces. Nous vivons à la fois à travers nos sens et à travers notre esprit. Nous avons une vie extérieure et une vie intérieure. Ce sont les deux côtés de la même pièce de monnaie. Il faut donc savoir jouer sur les deux tableaux et malheureusement nous avons tendance à privilégier outrageusement notre côté sensoriel. Il faut tout de même réaliser que toutes les informations extérieures convergent vers notre cerveau mais que c’est lui qui se charge de la mise en forme de nos pensées avant de les réinjecter dans notre vécu à travers le filtre de nos expériences passées.

C’est ainsi qu’un incident professionnel dans la journée peut parasiter notre vie privée lorsque nous rentrons à la maison ou au contraire qu’un conflit dans le privé peut perturber notre vie professionnelle. C’est aussi parce que nous nous croyons que nous vivons dans la “réalité” que nous avons tendance à répéter les mêmes erreurs. La méditation qui n’est en fait qu’une inversion de notre attention peut seule nous permettre de “réaliser” que ce monde auquel nous nous identifions n’est que le produit de nos mémoires.

©Patrice Julien

Powered by WordPress.com.

%d